Intervention de M. Edouard COURTIAL devant la Communauté française

Intervention de M. Edouard COURTIAL,
Secrétaire d’Etat auprès du Ministre d’Etat,
Ministre des Affaires étrangères et européennes,
chargé des Français de l’étranger
devant la Communauté française

Montevideo, 30 novembre 2011

Monsieur l’Ambassadeur,
Mes chers compatriotes,

En préparant ma visite à Montevideo, j’ai appris qu’il y a cent cinquante ans, près d’un tiers de la population uruguayenne était française ou née en France.

Je ne sais pas si les statistiques de l’époque étaient très fiables, mais il est certain que notre pays a contribué de manière significative à la construction et au peuplement de la République orientale de l’Uruguay.

Cette histoire commune explique en partie la relation étroite entre la France et l’Uruguay. Nos pays et nos peuples partagent en effet une amitié maintenant bicentenaire, entretenue notamment par l’accueil en France, dans les années 1970, des Uruguayens en exil pendant la période de la dictature.

Notre relation bilatérale repose aujourd’hui sur des valeurs communes, comme l’attachement à la démocratie ou le respect des droits de l’Homme.

Ce n’est pas un hasard si l’Uruguay préside en ce moment le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et s’il est, en proportion, le plus important contributeur aux opérations de maintien de la paix.

Nous sommes ainsi présents, ensemble, sur le continent américain, en Haïti, dans le cadre de la mission des Nations unies, la MINUSTAH.

Et je n’oublie pas que l’Uruguay joue un rôle important et positif pour l’intégration régionale, en accueillant à Montevideo le siège du Mercosur.

Cette communauté de vues offre un cadre favorable à notre relation bilatérale, dont je voudrais souligner quelques réalisations récentes.

Je pense d’abord à l’Institut Pasteur de Montevideo. Le Président MUJICA marquera l’intérêt de l’Uruguay à l’égard de l’Institut Pasteur en participant personnellement,
la semaine prochaine, au cinquième anniversaire de l’ouverture de l’unique Institut Pasteur en pays de langue espagnole.

Je pense aussi au travail remarquable du Lycée français Jules Supervielle que je visiterai demain. Près de mille élèves y sont accueillis chaque jour, en grande majorité
uruguayens d’ailleurs.

La présence française en Uruguay, ce sont aussi dix Alliances françaises qui rendent plus accessibles notre culture et notre langue.

Notre Chambre de commerce, la première créée à l’étranger il y aura bientôt 130 ans, favorisent l’implantation d’entreprises françaises toujours plus nombreuses.

Je pense enfin à notre ambassade dont je voudrais saluer l’action en particulier auprès de la communauté française.

Cet après-midi, j’ai évoqué avec M. Ricardo ERLICH, Ministre de l’Education et de la Culture certaines de ces coopérations ainsi que d’autres développements récents
de notre coopération comme la création d’un laboratoire international de mathématiques, la mise en place de programmes de recherche et d’échanges avec les universités et les hôpitaux uruguayens ou encore le soutien à la politique d’aires environnementales protégées dans les départements de Rocha et Rivera.

Ce sont autant d’opérations qui illustrent l’intensité et la richesse de notre relation bilatérale.

L’amitié entre nos deux pays nous oblige à la franchise et au dialogue pour éviter les malentendus.

Je pense à la publicité faite aux récents travaux du Forum mondial sur la transparence fiscale, qui regroupe 105 pays. Nous nous en sommes expliqués avec les autorités uruguayennes. Nous leur avons indiqué notre totale confiance dans la
volonté des autorités uruguayennes de lutter, aux côtés du G20, contre l’évasion fiscale, contre laquelle la communauté internationale est mobilisée.

Je veux être très clair : la France n’a aucun contentieux fiscal bilatéral avec l’Uruguay.
Nous avons d’ailleurs signé en janvier 2010 avec l’Uruguay un accord d’échanges d’informations fiscales, d’ores et déjà en vigueur.

Mes chers compatriotes,

Vous êtes les premiers acteurs de la relation bilatérale entre nos deux pays.

Près de trois mille Français sont enregistrés au consulat. C’est beaucoup.
C’est presqu’un millième de la population uruguayenne, soit une proportion très supérieure à celle de la plupart des autres pays d’Amérique latine. C’est le résultat d’une histoire ancienne. Je l’ai dit.

Il est d’ailleurs émouvant de trouver à 11 000 kilomètres de notre France des descendants de compatriotes qui, génération après génération, ont gardé notre nationalité et conservé autant de liens bien vivants avec la mère-patrie.

C’est aussi le fruit d’une histoire plus récente.

Avec la forte croissance économique que l’Uruguay a connue ces dernières années, plus de 500 Français sont venus s’installer depuis 2007. Cette population est très diverse : elle comprend aussi bien des jeunes venus développer un projet économique que des retraités attirés par la sécurité et la qualité de vie
locales.

Ce nouvel afflux est le signe d’un renouvellement et d’un dynamisme qui sont aussi les caractéristiques des nombreuses associations françaises dont Montevideo
Accueil, Français du Monde-ADFE, l’UFE, l’Association béarnaise, l’Association savoyarde, le Drapeau ou encore la Société française de bienfaisance.

Face à cette vitalité, l’Etat ne reste pas inactif.

Je sais que beaucoup d’entre vous avaient de fortes craintes à propos de la création du pôle régional consulaire de Buenos Aires, sur le modèle de ce que nous faisons
dans d’autres régions du monde.

Après un an et demi, vos craintes peuvent, je crois, être apaisées : d’une part, ne sont effectuées à Buenos Aires que des formalités qui peuvent se faire par courrier (aucun
Français n’a en principe besoin de se déplacer à Buenos Aires), d’autre part, si certains délais pour les actes d’état civil ont été allongés, nous travaillons actuellement à les raccourcir et à faire en sorte que les cas d’urgence soient
pris en considération.

La création de ce pôle n’est donc pas le signe avant-coureur de la fermeture de la section consulaire. Je sais que ce bruit avait circulé. Je tiens à vous rassurer sur ce point.

Enfin, je voudrais souligner la signature à Montevideo en décembre 2010, d’une convention de sécurité sociale entre nos deux pays.

C’est un progrès notable pour la communauté française et je veillerai à ce que le projet de ratification soit présenté dans les meilleurs délais au Parlement.

Mes chers compatriotes,

Vous le savez : 2012 sera une année électorale très importante avec l’élection du Président de la République.

Vous élirez directement, pour la première fois, 11 députés en vertu d’un nouveau droit qui résulte d’un engagement de campagne du Président de la République mise en œuvre par la réforme constitutionnelle de 2008.

Pour ces élections législatives, au-delà du vote à l’urne ou par procuration, il vous sera également possible de voter par voie électronique ou par correspondance.
C’est une innovation majeure.

Pour pouvoir voter, vous devez être inscrits sur la liste électorale du Consulat général avant le 31 décembre prochain. Passée cette date, il sera trop tard. Je vous invite donc à vérifier que vous êtes bien inscrits et à faire passer ce message autour de vous. Je vous invite ensuite à participer massivement à ces deux
élections. Pour que les députés soient le relai efficace du plus grand
nombre de nos compatriotes établis hors de nos frontières. Mais aussi pour faire pleinement prendre conscience à nos concitoyens de l’Hexagone de la richesse extraordinaire que vous constituez pour notre pays.

Votre participation sera le symbole d’une démocratie vivante et d’un pays qui rayonne au-delà de ses frontières nationales.

Ce sera aussi le signe d’une France qui donne toute leur place à ses concitoyens où qu’ils se situent dans le monde et qui tient compte du poids grandissant des Français
expatriés dans la République.

Un poids grandissant qu’illustre parfaitement le dynamisme de la communauté française en Uruguay !

Vive la République et vive la France !

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Dernière modification : 12/08/2016

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